Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
14 janvier 2010 4 14 /01 /janvier /2010 06:29

David-et-Jonathan.gifL’association David et Jonathan (voir leur site) regroupe des homosexuels pour la plupart chrétiens. Au sein de l’Eglise catholique, cette association milite contre les discriminations qui touchent cette catégorie de personnes. Elle est membre de la Fédération des réseaux des parvis et l’un de ses membres en fut le président de 2005 à 2008. D’origine catholique, elle a su s’ouvrir à tous les chrétiens et un groupe protestant national s’est constitué avec un rendez-vous annuel au printemps (lien).

A Paris - Île de France, le groupe Abû-Nuwâs (lien) réunit quelques trente membres de cette association qui se montrent particulièrement intéressés par le monde du Sud méditerranéen, essentiellement arabo-berbère, pour des activités culturelles (conférences, visite d’expositions, fréquentation des centres culturels des pays concernés, discussions de livres, soirées festives, etc.) et religieuses : un pèlerinage islamo-chrétien en Bretagne, un voyage dans les monastères syriens, etc. Abû-Nuwâs est en relation avec le groupe gay libanais Helem.


abu_nuwa_bis.gifAbû-Nuwâs (757-815) (lien) était un grand poète libertin né en Perse et vivant à Bagdad sous les premiers Abassides. Courtisan, passé maître dans l’art de la satire, il dut sa renommée à ses poèmes bachiques et surtout à ses poèmes érotiques, inspirés par l’amour des garçons. Son vrai nom est Al-Hassan Ibn Hâni Al-Hakamî et Abû-Nuwâs son surnom : "l’homme aux longs cheveux bouclés !" . Au cours de ses études, il se frotta notamment aux mu’tazilistes lesquels étaient de redoutables dialecticiens qui s’efforçaient de démontrer par la raison la vérité des dogmes islamiques, notamment celui de l’unicité de Dieu.

Il eut une vie mondaine de courtisan (avec les aléas que cela comporte : il fit deux ans de prison pour débauche !) et fréquenta les tavernes qui étaient alors tenues par les chrétiens (puisque l’islam interdit la manipulation et l’usage de l’alcool à ses fidèles). De nombreux monastères existaient alors autour de Bagdad et vendaient de l’alcool fort ! La poésie lyrique des périodes antéislamique et omeyade, qui chante la bien-aimée où encore la naissance des aristocrates et leurs exploits, était tombée en désuétude. On recherche désormais des pièces au rythme enlevé, au ton flirtant avec l’insolence, aux propos hardis, à la pensée anticonformiste. Abû-Nûwas, roturier et bon vivant, fut le grand poète de ce nouvel art de vivre assurément plus porté sur les jouissances que sur les faits d’armes.


Voir le site d'un "déjiste" musulman (les "déjistes" sont les membres de David et Jonathan) :
http://www.homosexuels-musulmans.org 

Partager cet article
Repost0
15 décembre 2009 2 15 /12 /décembre /2009 12:01

par Jean-Claude Barbier * et Fabien Maisonneuve **

* chrétien unitarien, fondateur en 2002 du réseau francophone Correspondance unitarienne, secrétaire général de l’Assemblée fraternelle des chrétiens unitariens (AFCU) de 2004 à 2009, puis membre administratif permanent de cette association, fondateur en 2008 de l’Eglise unitarienne francophone (EUfr), éditeurs de plusieurs sites et des Cahiers Michel Servet, membre fondateur du Conseil des unitariens et universalistes français (CUUF).

** musulman messianique, éditeur de plusieurs sites dont "Le Nouvel Islam de France", qui correspondait à la tentative de lancement d'une fraternité islamique d'inspiration soufi, et, plus récemment, "Les messianiques".


Ce texte a bénéficié d'un débat au sein du forum des Unitariens francophones ; que tous ceux qui y ont participé soient remerciés de leurs remarques et critiques.

Cette contribution porte sur l’islam en tant que corpus religieux et non pas sur l’aspect historique des cultures et de civilisations qui s’en sont inspiré ; elle porte donc sur l’islam dans son fondement coranique lui-même, au cœur de la Révélation présentée comme ayant été reçue par Muhammad lors de visions mystiques.

Il s’agit ici, non pas de réformer l’islam, mais, tout simplement, de valoriser ce que l’islam dit déjà, et ce depuis ses origines. Nous invitons donc à une re-compréhension du message initial, et nous ferons le parallèle avec le christianisme unitarien qui a été un retour aux sources évangéliques dans une approche qui, dans le contexte des Réformes protestantes du XVIème siècle européen, était toute fondamentaliste (un retour à des sources, qui étaient mieux traduites grâce à l’apprentissage du grec et de l’hébreu par les humanistes de la Renaissance).


un universalisme

Il y a d’abord l’affirmation par Muhammad d’un universalisme : alors que Moïse a guidé les Hébreux, un peuple particulier, que Jésus a prêché aux brebis d’Israël, lui, il parle au nom de Dieu d’une religion universelle s’adressant à tout homme quelque soit son peuple. L’islam des débuts en tirera d’ailleurs immédiatement la conséquence en confiant au Noir Bilal la charge de l’appel à la prière par le muezzin.

Même si l’islam s’est souvent confondu historiquement avec le nationalisme arabe et avec la langue arabe, il reste porteur de cette ouverture de principe. Il rejoint en cela le christianisme qui, après Jésus et s’appuyant sur son message d’amour, avait déjà procédé à cette visée à l’universalité, d’où vient étymologiquement le mot "catholique".

L’appel à la foi n’est pas fondé sur la contrainte, mais sur le témoignage, avec une parfaite clarté sur le fait que la foi est du ressort de Dieu, que le message est certes à transmettre, mais que les musulmans n’ont pas à se formaliser si la Parole n’est pas reçue, cela n’est pas leur affaire, mais celle de ceux qui doutent. Dieu affirme dans le Coran que s’il y a en ce monde des gens pour ne pas croire en lui, c’est bien Sa volonté, et il appelle les croyants à rentrer en compétition dans les bonnes actions pour donner raison aux hommes pieux.

vers une spiritualité post-religieuse

Mieux, cette universalité est fondée théologiquement sur une image très forte : celle du Livre écrit aux cieux (la "Table gardée" dite aussi "Mère du Livre")
, éternel, en quelque sorte coexistant à Dieu puisque écrit durant la pré-éternité, avant le premier jour de la Création, dicté par Dieu lui-même et dont le Coran serait le fidèle reflet. Ce Livre a d’abord été confié aux Juifs et aux chrétiens, mais ils l’auraient falsifié !

D’où l’ultime tentative de Dieu avec Muhammad. Donner le Livre dans sa version authentique aux peuples de ce monde. Il est écrit en somme dans un langage divin, traduit en langage prophétique pour être accessible à l’homme, puis réinterprété par le prophète pour être compréhensible par les hommes selon leur langue et leur culture.


Cette image d’un Livre au ciel n’est pas sans rappeler la Parole de Dieu, le logos du Prologue de l’Evangile de Jean, elle aussi coexistante et préexistante à la Création elle-même. Le logos, la Parole, le Livre sont autant d’archétypes d’un Dieu créateur et providentiel qui agit, communique sa volonté aux hommes, enseigne, dirige l’histoire. On la trouve aussi dans le judaïsme talmudiste, où l’on parle d’une Torah céleste dont la Torah n’est qu’un reflet, une manifestation. Elle rejoint la philosophie platonicienne pour laquelle le monde des Idées est antérieur au monde dans lequel nous vivons et qui n’en est qu’un bien pâle reflet.

Outre l’universalité du message, la conséquence en est aussi, paradoxalement, la fin des religions particulières. L’irruption de Dieu dans l’Histoire qui, par une ultime Révélation, met fin à la série des prophètes : Muhammad est le dernier des prophètes car, désormais, tout à été révélé. Celui-ci parachève "l’islam" de tous ses prédécesseurs issus comme Lui de la Parole, du "kun fa yakun", " Soit ! Et cela est ", envoyés en guidance aux fils d’Adam – car "l’islam" s’origine déjà dans ce dialogue entre Dieu et Adam

puis celui d’Abraham et de tous les Prophètes, les 124 000 envoyés à toutes les nations de la terre selon l’expression du Coran.

Dans cette optique, l’islam est la religion par excellence, la seule restante et définitive, mettant fin aux religions antérieures qui, elles, ne sont que des religions particulières, imparfaites, voire même dévoyées par les hommes.

On retrouve dans ce parachèvement la logique des mouvements eschatologiques misant sur la fin du Monde et la restauration d’un face à face avec Dieu. Déjà Jésus, s’appuyant sur la prophétie de Zacharie proclamait la fin du culte au Temple de Jérusalem en renversant les tables des marchands qui y vendaient les animaux nécessaires aux sacrifices. Le révérend Moon, se présentant comme le Messie définitif, argumentera de la même façon : son Eglise ne se veut pas une religion parmi d’autres car, désormais, il n’y a plus qu’une seule religion regroupant tous les êtres humains directement sous le regard de Dieu. De là à parler d'une sortie des religions pour une spiritualité embrassant toute l'humanité reconnaissant Dieu ...

est-ce aussi la fin du cléricalisme ?
 
Ce face à face rétabli avec Dieu marquera l’ecclésiologie de l’umma : le croyant s’adresse directement à Dieu et n’a plus besoin d’intermédiaire. Certes l’imam dirige la prière et enseigne, mais n’est en aucun cas un médiateur. Il est choisi d'entre les croyants par ceux-là mêmes car reconnu apte à les guider par sa science en religion.

Les mouvements soufis, bien que gnostiques, ont maintenu ce positionnement : le cheikh est un maître spirituel qui enseigne et aide à grandir spirituellement, mais qui passe la main dès lors que le disciple parvient lui-même à la relation mystique à Dieu. La religion et ses préceptes rituels ne servent que de béquilles pour les débuts ; on peut ensuite s’en dispenser !

Au sein du christianisme, le protestantisme historique retrouvera ce positionnement : le rapport direct aux Ecritures et à Dieu.


L’islam appellera cette étape d’émancipation imân, c’est-à-dire la foi ou la conviction, la confiance en Dieu. En celle-ci " Si tu n’as pas de pudeur, fait ce que tu veux ", ce qui fait que le mu’mîn dépasse toute alliance rituelle.

le théisme du Siècle des lumières et l'unitarisme-universalisme américain

Bien entendu, l’historien pourrait expliquer que ce n’est là qu’un raccourci théologique qui ne correspond pas à l’émergence des corpus religieux, à leur re-formulation à partir des patrimoines antérieures et des influences reçues ; mais qu’importe pour le croyant qui, lui, vit cela à un niveau spirituel.


C’est d’autant plus à prendre en considération qu’on retrouve cette distinction entre une religion qui serait d’emblée universelle, à l’origine des temps, et une myriade de religions particulières, sous des formes concrètes et historiques, avec le théisme des philosophes du Siècle des Lumières.
 

La religion serait inscrite dans la Nature et une contemplation des lois qui régissent notre univers nous conduit à découvrir un Dieu créateur, Grand horloger ou Grand architecte. Un Dieu moral aussi car il a inscrit au plus profond de notre être la possibilité de distinguer le Bien du Mal, et la tendance à faire le bien … tant que nous ne sommes pas corrompus par la civilisation. Le mythe du Bon Sauvage, avant le contact d’avec les Blancs, témoigne de ce trop plein d’optimisme, que certains reprocheront à Jean-Jacques Rousseau, vis-à-vis de la nature humaine.


Les transcendantalistes américains des années 1830, à la suite d’un Ralph Waldo Emerson, inviteront à une contemplation de la Nature, feront appel non seulement à la raison, mais aussi à l’intuition de l’âme humaine capable, par osmose, de découvrir les liens secrets qui la lient à l’univers. Au XXème siècle, le maître soufi indien hazrat Inayat Khan, qui prodigua son enseignement en Europe et aux Etats-Unis, ajoute au Coran cette même contemplation de la Nature où Dieu s’y trouve également.


L’unitarisme-universalisme reprend à son compte cette distinction entre religions particulières et la spiritualité moderne. Elle le fait à sa façon, par un dépassement des premières : les fidèles sont invités à aller au-delà de leur religion antérieure pour une spiritualité d’emblée universelle ; et elle le fait en inversant la chronologie : cette spiritualité élargie n’est pas à l’origine des temps, mais désormais devant nous, à construire dans une fraternité spirituelle de tous les humains, en filigrane dans l’avenir, en aboutissement d’un
interfaith.

Cette image du Livre de tout temps avec Dieu appartient donc non seulement à l’imaginaire religieux d’une religion particulière, l’islam en l’occurrence, mais elle trouve de larges échos dans d’autres traditions et on peut dire que, finalement, elle rejoint un archétype de l’Humanité au sens jungien du terme.


le travail unitarien

C’est donc bien dans le rapport aux Ecritures et au travail critique nécessaire à leur compréhension que se situe l’enjeu d’un islam ancré dans l’universel. Le parallèle avec la naissance du christianisme unitarien au sein du protestantisme européen du XVIème siècle est éloquent ; c’est ce qu’on pourrait appeler le "travail unitarien" sur un corpus religieux donné : une nouvelle compréhension des Ecritures qui aboutit à plus d’universel.

En ce sens, pourrait-on parler d’un islam "unitarien", d’une part parce qu’il est lui aussi anti-trinitaire (autre point commun avec le christianisme unitarien et cette fois-ci bien antérieur puisque du VIIème siècle), mais surtout parce qu’il serait issu d’une relecture radicale des Ecritures afin d’ouvrir les religions particulières (les religions coutumières d’Arabie, le judaïsme et les diverses déclinaisons du christianisme à l’époque de Muhammad) à tous les êtres humains.

"Humanité" en langue arabe
humanite_vue_par_islam.jpg

Partager cet article
Repost0
15 décembre 2009 2 15 /12 /décembre /2009 10:28

" L'hospitalité, dans l'antiquité, était le droit dont pouvait se prévaloir tout étranger dans une cité : chacun lui devait le vivre et le couvert. L'hospitalité est une pratique humaine dont l'Orient et l'Islam ont l'expérience; l'hôte que l'on reçoit est considéré comme un dépôt sacré confié par Dieu. Comment vivre l'hospitalité dans un âge où se multiplie le nombre des exclus ? Chrétiens et musulmans, en concevant leur "maison", tentent, au jour le jour, d'y apporter une réponse. "

Mais au-delà de cette hospitalité, au-delà d’un temps de passage, de rencontre, d’accueil, il s’agit d’un vivre ensemble à organiser d’une façon concrète, ce que suggère cette idée de Maison : c’est une maison commune ! Sa devise et son logo : " Construire un lieu où niche la colombe et grandit l'olivier. Construire la maison où le musulman et le chrétien refont leurs forces pour que surgissent la justice et la paix "
.

Une maison où vit l’Esprit :
" Construire une maison ne consiste pas simplement à monter des murs pour s'abriter. Il faut sauver l'esprit. Il faut vivre ensemble malgré les écarts de la langue, de la culture, de la religion. Vivre en se parlant. Vivre en inventant une manière de s'entendre ".

En 1995, des chrétiens et des musulmans, soucieux d'agir ensemble, créent l'Association Approches 92, 92 car ils habitent les Hauts-de-Seine en région parisienne. Ils étaient animés d'une conviction : la parole ne suffit pas ; il faut agir ensemble. Que faire ? Il faudrait ouvrir " La Maison des croyants ", disait Saâd Abssi. Ils trouvèrent deux locaux minuscules, à La Caravelle, une cité des Hauts de Seine, où ils accueillirent les enfants après l'école. Plus tard, les mamans eurent l'occasion de se rencontrer. Marocaines et Françaises, ensemble, apprirent le tissage. A côté d'Approches 92, une "association soeur" vit alors le jour, intitulée Mes-Tissages.

Mohammed Benali, l’un des quatre piliers du projet "La Maison", est responsable, dans le cadre de l’association En Nour, qui fédère toutes les associations musulmanes de Gennevillliers, de coordonner les efforts pour la construction d'une grande Mosquée à laquelle se rallient à peu près tous les musulmans de la ville. La mairie a prêté un vaste chapiteau pour que les fidèles puissent faire le Ramadan dans de bonnes conditions, sur le lieu même de ce projet. Alors, à chaque rupture du jeûne, après la prière, l’ispal, les musulmans partagent ce que les uns et les autres ont apporté et sont heureux d’accueillir les amis non musulmans qui veulent se joindre à eux.


Côté chrétiens, Michel Jondot, prêtre, qui fut délégué de l'évêque de Nanterre pour les relations avec l'islam dans les Hauts-de-Seine, de 1987 à 2004 ; une théologienne, Christine Fontaine, etc.  La "Maison" réussit magnifiquement une synthèse entre intellectuels, militants et gens du peuple.


En plus cette "Maison" a le courage de ne pas esquiver les questions politiques brûlantes. Elle expose des points de vue des musulmans, chrétiens et juifs sur le drame palestinien et sur la politique israélienne. Voir par exemple l’exposé de Maître Théo Klein, président du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF) intitulé " Juifs de France face à Israël ").

"Douze ans d'expériences ont fait naître une conviction : une page est à tourner. Il s'agit d'écrire un chapitre nouveau d'une histoire vieille de plus de dix ans ! Resurgit l'idée de Saâd au départ : construire une " maison" commune. Certes, si on avait de l'argent, cette maison aurait des murs, des fenêtres et une porte. En attendant, la maison est ouverte aux quatre vents. En en parlant, nous disons notre volonté de rendre les quartiers et la société française réellement habitables. Musulmans et chrétiens s'y reconnaîtraient membres d'une même famille accueillante à tous".
 

Maison-islamo-chretienne.jpg

 

Cette Maison a une adresse : Mes-tissages, La maison islamo chrétienne, 6 allée Louis Jouvet, 92390 Villeneuve-la-Garenne, tél : 01 49 12 49 88 ; elle dispose d'un site bien documenté et riche en  actualités, et mène des activités multiples.

Partager cet article
Repost0
8 décembre 2009 2 08 /12 /décembre /2009 01:22

Larges extraits du message d’Hassan Aslafy au forum des "Unitariens francophones" le lundi 7 décembre 09 : "contribution au débat sur les questions des barbus, des jeunes de banlieues et leurs incivilités ... et tout l'attirail classique de la peur de l'envahissement islamique. Et sur ce qu'il faudrait faire."

(...) j'ai été familier des mouvements djihadistes, et pense avoir sur la question un avis qui pourrait être intéressant. D'autant, qu'après avoir vécu dans un camp de formation, j'ai étudié quelques années plus tard la question en sociologie avec Alain Tarrius, remarquable chercheur iconoclaste, dont l'ouvrage salubre Arabes de France permet de revisiter complètement la question de l'immigration. Ceci dit ce ne sont là que mes humbles avis sur ces questions sensibles !

1 - Le problème de l'islam et des immigrés n'est pas le problème central et identitaire qu'il paraît.
[...]

2- Une intégration qui marche à grands pas

O
n sait, dans nos sociétés européennes vieillissantes, la vitalité démographique et morale des cités et de leurs populations ethniques. On sait avec quelle avidité ils veulent mordre au grand gâteau de la prospérité. Leur musique, leur tchache, leur sang chaud, leur désir de réussite et leur intelligence métisse en font des atouts pour l'avenir de la république.

Ce ne sont que les barrières économiques et sociales qui freinent l'intégration, pas autre chose. C'est une question de temps et de politiques de la ville. Ces dernières commencent à prendre les mesures nécessaires. Le temps d'une génération et les jeunes Beurs constitueront une composante riche de la société française. Pour preuve l'apparition discrète mais massive des associations professionnelles, des magazines de qualité, des chaînes de télévision, des labels, et bientôt des assurances, des marques, des modes, des entrepreneurs, des penseurs vont être des apports contributifs pour l'économie française et sa culture.

On parle souvent des maghrébins en prisons, mais sait-on leur nombre dans l'armée française ? Ces dernières années la recrue "maghrébine" a été en forte augmentation non seulement à l'armée, mais dans tous les corps : police, gendarmerie, sociétés de surveillance [...]


Les recruteurs et autres spécialistes en ressources humaines des cités constatent que les problèmes ne sont pas religieux. Il s'agit plus de problème sociaux-économiques : déconnection d'avec le monde du travail, disqualification de l'accompagnement social et à l'emploi (dans une période de crise qui dure depuis trente ans), rupture avec le monde scolaire, fractures familiales suite à la démission des pères et à leur disqualification dans le jeu de l'autorité familiale par le chômage brutal, et la perte du statut de chef économique de la famille (relayé par les mères et les filles qui développent un savoir faire relationnel avec les services sociaux. Le père alors se replie sur lui-même, boit, ou retourne à la mosquée-refuge) .

On fait trop peu le constat des conséquences du regroupement familial massif initié par Giscard. La crise des années 70-80 a frappé de plein fouet un processus mal préparé, baclé, dont nous payons les conséquences sociales aujourd'hui. Dont les jeunes issus de ce transfert massif de population paient le prix dans nos prisons et dans le désarroi de la honte et de la haine de soi.

3 - La fin annoncée des barbus.

Les jeunes des cités résistent remarquablement aux sirènes islamistes. Depuis 20 ans que cette alarme est au rouge, depuis l'ascension au firmament médiatique d'Al Qaida dans les banlieues et les caves, nous aurions du avoir des dizaines de milliers de soldats-suicide en France ! Sans parler des milliers de prêches-conférences donnés par Tarik Ramadan dans les banlieues de France et de Navarre depuis des décennies ! (Entre parenthèse, j'écoutais il y a quelques jours un de ces conférences enregistrée en banlieue. Il incitait les jeunes à lire des auteurs et des philosophes français pour enrichir leur vision du monde …).

Les jeunes veulent jouir du présent, sont hyper modernes dans leurs désirs de réalisation personnelle contrariée, dans leur désir intense de reconnaissance sociale, leur goût de l'authentique et leur dégoût de l'injustice. Même l'islamisme du dépit a assez peu de prise sur eux, il faut voir le désespoir des prêcheurs tablighs et salafistes devant l'indifférence, ou l’intérêt fugace des jeunes pour leur pathos et leur prêche.

Les barbus activistes ont été favorisés par le laxisme et l'anti-autoritarisme politique des années 80, qui ont laissé ces groupes "manager" l'ordre des banlieues. Leur action a été facilité par les maladresses et le non accompagnement du regroupement familial qui s'est opéré en pleine crise de l'emploi. Ils ont tiré parti du non-dit et de la non-intégration par la France de la guerre d'Algérie et de toutes ses conséquences. Ils ont surfé sur la révolution islamique iranienne, la littérature saoudienne, les centres de formation islamiques du Pakistan, la cause palestinienne. Mais leur histoire est en panne. Leur colle ne prend plus. Les grands frères revenus de Guantanamo n'ont pas d'auréoles. Ils se sont grillés.

L'histoire fait son chemin. Lors des évènements de banlieue il y a quelques années, j'ai rencontré un journaliste de Libé qui couvrait les évènements à Toulouse. "Il faut les encourager à foutre le feu à ce système" disait-il ... Notre rencontre concernait notre initiative sur le dialogue des cultures et des religions ... il n'avait de commentaires que sur les beaux guérilleros à la peau mat qu'il s'activait à exciter !

3 - Une communauté musulmane soft émerge


On assiste à l'avènement soft d'un communauté musulmane majoritairement respectueuse de la République, massivement intégrée et soucieuse de légitimité démocratique. Le strabisme médiatique nous fait prendre pour des lanternes alarmantes et des "phénomènes sociaux islamiques incompatibles" des vessies qui sont plutôt des faits divers, des épiphénomènes sociaux, des archaïsmes comportementaux de nouveaux arrivants des campagnes kurdes ou de la savane malienne, des micro sectes islamistes ou soufies ultra minoritaires, des superstitions en cours de décompositions, des charlatanismes maraboutiques, des problèmes de psychiatrie.


Certains groupuscules islamiques ou soufis s'apparentent plus à des groupes sectaires qu'à des phénomènes propres au monde islamique. On retrouve les éléments de rupture avec l'environnement familial et social, de critique déconstructive, de pathologie groupale autour d'une hiérarchie cloisonnée, d'interdiction de critique interne, de paranoïa qui relèvent de la pathologie sociale. Et surtout de culpabilisation du membre ou disciple écartelé entre ses doutes, l'autocritique et la haine de soi.


A part ces quelques groupuscules, qui comme les réseaux nazis et autres extrémistes sont surveillés par les services de renseignement, la mouvance islamique générale reste positivement normative, même quand elle arbore le foulard, et un mode de vie islamisé : pas de sortie en boite, pas d'alcool, sélection des programmes télé, éthique familiale ... Je ne vois pas personnellement de grande différence entre une famille catholique très pratiquante et une famille de musulmans modernes et pieux pratiquants.


Les musulmans de manière générale gèrent assez bien leur transition socio-anthropologique vers une société laïque égalitaire, et intègre leur statut de minorité religieuse. Seuls des militants religieux activistes comme il en existe dans de nombreuses sectes et religions minoritaires poussent le prosélytisme à l'extrême, jouent sur la visibilité provoquante, sur des manifestations avec des pancartes incendiaires qui scandalisent les naturels comme on disait dans les colonies et les musulmans très majoritairement modérés.

4 - Le problème central et identitaire est celui de la post-modernité européenne et occidentale.


Dans une Europe vieillissante, confrontée dans les décennies à venir à une véritable raz de marée gérontologique, à un déficit gravissime de main d'oeuvre, à un refus des métiers manuels par des jeunes générations gâtées-pourries que notre modèle de vie hyper urbain déconnecte des réalités, nous avons de quoi nous poser des questions et relever des défis.

Il faut mesurer la fragilité de notre bulle, de notre petit îlot de prospérité au milieu d'un monde qui, mieux éduqué, n'accepte plus la domination et l'exploitation, l'injustice du différentiel de niveau de vie. Ce sont ces questions qui doivent prioritairement trouver des réponses. Comment gérer le grave déficit de main d'oeuvre dans les années à venir pour maintenir une pension aux retraités ? Quelle main d'oeuvre va assurer les tâches primaires de maintenance et d'infrastructure, et les services mal payés ? Il suffit d'aller dans les aéroports, les gares, les bureaux pour constater avec stupéfaction le transfert massif des emplois de service vers la main d'oeuvre africaine. Voilà des éléments visibles et concrets qui suscitent une angoisse au quotidien.

J'ai brossé ailleurs quelques éléments des autres motifs de l'inquiétude générale qui se cristallisent dans la question islamique mais qui en réalité sont des angoisses sur le monde à venir. Plutôt que fantasmer sur les Maghrébins et les islamistes, sur les excisions, sur l'islam avec des inquiétudes commanditées par la presse ou les politiques mieux vaut ouvrir les yeux sur les graves problèmes qui corrodent les mentalités d'angoisse. L'avènement d'un monde multi-ethnique, pluri-religieux, multipolaire qui nous désoriente et nous dérange. Bref la fin du monde incarné par Fernadel, Gabin et Yves Montand.

Nous allons assister à une mutation du paysage, des moeurs, de la vie sociale avec l'investissement massif des grandes transnationales dans le marché de l'intime - sexualité ludique, divertissement, loisir, délégation et prise en charge assurantielle de tous les problèmes quotidiens, etc. Vers un monde soft et privatif totalement pris en charge.

Ces questions, quoiqu'il en paraisse se pose aussi aux jeunes Européens. Ce sont eux, et pas les Africains ni les Maghrébins, qui se "brûlent" le cerveau, avec des mélanges de substances et d'alcool, lors de beuveries qui provoquent chaque année un nombre alarmant d'accidents dont la presse fait peu de cas des statistiques. Si ces dernières étaient connues, elles risqueraient d'être effarantes.

5 - ayons une vision d'avance
!

Ouvrons les yeux face à ces nouveaux défis. participons à inventer les nouvelles réponses, à produire les nouvelles intelligibilité s. Les jeunes ont besoin de ces nouveaux défis, de ces nouveaux paris. De banlieue et de Navarre, ils sont frais et habités d'une énergie jubilatoire, et disposés au meilleur courage s'ils comprennent que changer le monde est possible. Si on partage avec eux les questions d'avenir au lieu de les enfermer dans nos peurs éculées.

(...) Héritiers d'une histoire arrachée à l'obscurantisme et à la censure, familiers des minoritaires et des exclus, sachons être des porteurs d'espérance. Des gens qui ont une vision sociale ouverte et positive, qui ne se laissent pas instrumentaliser par les médias et les politiques.

Ils ne salivent pas dès qu'on leur jette en pâture l'os islamique. Car ils sont porteurs de cette diversité naturelle qui fondera le monde à venir. Ils ont déjà appris à la respecter, et à en partager les richesses. Ils ont le sens de la justice et l'Autre. Ils n'ont pas peur, car leur foi n'est pas une crispation excluante. Elle est un accueil de l'infini en toutes choses.

Partager cet article
Repost0
4 décembre 2009 5 04 /12 /décembre /2009 08:43

par Hassan Aslafy, message au forum des unitariens francophones, le jeudi 3 décembre 2009. L'auteur est cofondateur de l'Association unitarienne-universaliste francophone (AUUF) et délégué de cette association auprès du Conseil des unitariens et universalsites français (CUUF). Ce texte a été également mis en ligne sur le site personnel de l'auteur.

En tant que musulman de "souche" et non converti, ayant reçu une éducation coranique,  mais par ailleurs d'ascendance chrétienne par ma mère, et donc quelques part naviguant entre deux mondes, j'ai vécu une relation ambivalente  avec l'Islam.

De plus j'ai grandi dans une cité, dans un environnement "beur" socialement tendu. J'ai découvert l'islamisme radical par le biais d'opuscules iraniens et saoudiens. J'ai voyagé et rencontré nombre de mouvements soufis au Moyen-Orient et en Afrique. J'ai essayé de vivre à fond l'engagement islamique jusqu'à côtoyer et fréquenter des djihadistes.
De toutes ces années et de toutes ces expériences je retiens quelques points qui nourrissent ma relation riche, distanciée et sereine avec cette religion magnétique et maternelle.

le piège mimétique

Une des particularité de l'Islam, dans sa formation anthropologique est d'avoir développé une "ouma" maternelle magnétique et normative intériorisée par tous les croyants, qui les inscrits d'office comme acteurs de la norme, imam chef de famille, imam social, imam intime. Chacun devient un membre osmotique et normatif de la communauté.

Cette matrice symbolique puissante s'impose de l'intérieur et assigne à tous les croyants une tension de self  et de social contrôle extraordinaire. Elle fonde l'unité forte d'un groupe et d'une communauté que matérialise l'alignement des pieds à la prière : aucun ne dépasse, chacun est égal à son homologue. Un croyant équivaut à un croyant. Le miroir des marbres de la mosquée renvoi  un reflet du "même", dupliqué, aligné dans les rangs impeccables. La communauté voit son image se réverbérer dans la coupole évidée. Tous les visages se fondent dans le sel de Sa Lumière.

L'infini déclinaison des arabesques rappelle le primat du Nom Divin et la dérision des noms humains. Les croyants sont les répliques vivantes des colonnes orantes alignées dans l'adoration muette de la transcendance.  La communauté prime sur l'individu. La communauté devient l'individu. Elle se loge dans l'intime du croyant avec une force exceptionnelle. Elle est tellement intime à lui-même qu'elle est lui-même. Qu'elle est plus que lui-même ...

Sans le réaliser, le croyant s'incorpore subrepticement une affectivité extraordinaire, un pathos martyrologique, une émotion mélodramatisée centrés sur l'oumma et la communauté des croyants. Tous les croyants sont ainsi matriciés dans la même fidélité sourcilleuse, radicale, commune et unitive.

C'est un constat facile à faire et éprouver. On est dedans, ou l'on y est pas. Quitter l'oumma c'est être traître à la communauté. C'est quitter la norme, c'est s'expulser de la matrice commune qui fonde la fraternité et la sororité universelle.

Ce qui est curieux, c'est que ce piège de la normativité mimétique et communautaire et cet effacement de la personne pour intégrer la figure idéalisée du Croyant soient si peu évoqués et mis en avant. Il sont occultés, laissant nombre de chercheurs et aspirants à la Lumière Islamo-Abrahamique dans l'identification communautaire et mimétique, dans la pénombre culpabilisée et régressive de la contrition et de la haine de soi.

l'islam change de l'intérieur

Il est curieux également de constater l'extraordinaire souci des prescriptions qui pèse sur l'environnement islamique. Interdit, légal, légitime, prescrit, et leurs variations en dégrés et gravités ...scandent les heures de certains, et même de nombre de croyants et les tenaillent de l'intérieur. J'ai rarement vu une telle obsession du pur et de l'impur.

Ainsi en est-il de la prière. Un acte orant exigeant imposé à un peuple nomade réfractaire, dont les poèmes chantent les victoires et les puissants. La salat lui impose de plier les genoux, de se prosterner. De plier l'échine cinq fois par jour pour honorer l'Invisible et le louer. Transférant ainsi l'ordre sauvage de la toute-puissance humaine vers la toute-puissance divine miséricordieuse et assortissant ce transfert de lois et de contraintes théologiques et juridiques.

Qelle est aujourd'hui l'actualité de cette prière prescrite ? L'aspirant peut-il la pratiquer de l'intérieur sans s'imposer le rituel traditionnel ? Peut-il l'assortir de méditations et d'ouvertures universalistes  ?

Ce type de question est presque un tabou religieux et spirituel. Se la poser est une quasi offense. D'emblée elle appelle le soupçon de l'hypocrisie. Un des plus graves de l'islam institutionnel.

Mais qu'en est-il dans la pratique ? Combien de musulmans, dès lors que se desserrent  l'étau social et l'emprise de la oumma, ne prient plus ? Ou plutôt prient autrement, dans la pratique de valeurs quotidiennes, dans une ferveur fraternelle et solidaire, dans des combats engagés pour la justice et la paix. Ils sont nombreux et de plus en plus nombreux, ce qui explique la crispation juridique et religieuse actuelle. D'autres pratiquent le zen, le yoga, et se sentent musulmans.

En fait l'islam change de l'intérieur. Les musulmans s'éveillent à ce à quoi les a appelé le Miséricordieux : devenir des êtres libres, capables de penser, de réfléchir, de se développer spirituellement librement. Ne pas sombrer dans les formes dévoyées de la Toute - Puissance et l'addiction mimétique et victimaire. La toute puissance peut-être aussi une spiritualité matricielle totalitaire, qui nous impose une figure idéalisée et normative du croyant qui nous enferme dans la haine et la mésestime de soi. Et donc dans la haine et la déshumanisation de l'autre.

islamité et liberté

Je crois à la nécessité de s'affranchir de l'emprise de la oumma et de la fraternité organique et excluante. Il faut quitter les rives de sa maternité aliénante. Sortir de la pression communautaire des validations et des prescriptions, pour advenir comme des sujets sociaux libres et des personnes qui singularisent leur relation au divin, en posant l'amour du prochain et du lointain, croyant ou non, comme une condition préalable de sa spiritualité.

Je crois que l'islam ne se limite pas aux prescriptions, aux normes traditionnelles, à l'osmose communautaire, mais qu'il est d'abord la fidélité à un appel de l'Infini en chacun de nous. Un appel à personnaliser, à intérioriser, en enrichir de notre inspiration et de notre chemin particulier. Un appel qui nous invite à quitter la matrice pour advenir comme des personnes aimantes et bienveillantes  dans l'incertitude fragile et divine de notre devenir partagé.

Dès lors l'islamité devient une richesse inépuisable, universelle dans son ouverture, capable de boire à toutes les fontaines de l'amour divin. A celles de l'Alhambra, de la Meskita de Cordoue ... mais elle s'abreuve également aux eaux du Gange, et aux sources spirituelles de toutes les terres saintes. Elle nous est intime, nous la portons comme une couronne intérieure, mais elle nous est étrangère, car elle appartient à l'Infini et nous ne saurions la contenir. Elle ne s'enferme pas dans le corset jaloux de celui qui croit la posséder.

Le message évangélique s'y réverbère :
le divin nous rend libre car il a donné à chacun un visage unique, et un visage unique, c'est la plus belle invitation à la liberté !

Partager cet article
Repost0
4 novembre 2009 3 04 /11 /novembre /2009 06:03

Manifeste du groupe "Amitiés islamo-unitariennes"


Les musulmans et les chrétiens non trinitaires professent l’unicité divine. Ils entendent rappeler que l’islam, dès son origine, a rejeté catégoriquement le dogme de la Trinité qui avait été officialisé par le concile de Nicée en 325. Ce faisant, il a été le premier mouvement religieux issu de la famille abrahamique à ne pas se contenter d’aménagements internes au dogme comme l’adoptionnisme ou l’arianisme.

En conséquence, ils affirment leur pleine communion de prière entre eux et avec tous les croyants qui se réfèrent à un Dieu unique, soit gens du Livre comme les Juifs et les chrétiens non trinitaires, soit d’autres courants religieux.

Les unitariens (qu’ils soient chrétiens ou d’autres sensibilités) pensent que l’héritage abrahamique, par ses écrits juifs, chrétiens et musulmans, a généré un même patrimoine religieux de grande ampleur, dont les diverses traditions s’enrichissent mutuellement et que l’on peut vivre d’une façon religieuse ou encore d’une façon culturelle et spirituelle.

Les membres du groupe "Amitiés islamo-unitariennes" soutiennent les efforts des intellectuels musulmans qui s’inscrivent dans le courant appelé l’islam "laïque", à savoir résolument moderne, laïque et démocratique. A l’instar du christianisme unitarien, né au sein des Réformes protestantes du XVIème siècle, ils ont entrepris une réflexion critique sur leur propre religion, poursuivant ainsi l’œuvre de ses grands penseurs comme Ibn Sinã Avicenne (980-1037), Abû al-Walid ibn Ruchd Averroès (1126-1198) et Muhyi al-Din Ibn Arabi (1165-1240) ou autres grandes figures comme ‘Abd al-qâdir (Abd el-Kader) ibn Muyîala-Dîn (1808-1883).

Cette réflexion porte tant sur une exégèse scientifique des textes fondateurs, sur une histoire objective, sur les relations avec les autres religions, ainsi que sur la façon de s’adapter aux cultures ethniques et nationales et aux civilisations modernes.

Ils affirment qu’un tel islam, de par sa spiritualité et son ouverture à l’inter-religieux, apporte une contribution indéniable à la construction européenne, prenant ainsi la suite de la grande civilisation musulmane de l’Andalousie et des mouvements soufis qui se sont développés dans les Balkans.

Ils invitent ceux qui sont intéressés par cette démarche à les rejoindre au sein de leur groupe pour diffuser des textes d’auteurs, en rédiger eux-mêmes, participer à des synthèses, prendre position lorsqu’il le faut face à des évènements ou des enjeux de société (la polygamie, le voile islamique, les lieux de culte, le communautarisme, le prosélytisme, l’islamophobie, etc.).

Liste des premiers signataires
:

Farida Adjoudj, Hassan Aslafy, Jean-Claude Barbier,
Ismail Christophe Cabrier, Mohamed Elhorre, Roger Gau,Sophie Gloor, Laurence Hintzy, Ahmed Amine Khelifa, Fabien-Issa Maisonneuve, Thierry Morales, Roger Parmentier (décédé en 2012), Régis Pluchet, Michel Roussel, Yohann Amal, Andy Lecouvreur,


Pour vous joindre aux signataires et/ou pour devenir membre du groupe, veuillez prendre contact avec Jean-Claude Barbier. Le site du groupe "Amitiés islamo-unitariennes" est hébergé par les Etudes unitariennes, lien ; et depuis le 20 février 2013, le relai pour les nouveaux textes a été pris par Unitariens français, le site du Conseil des unitariens et universalistes français (CUUF), lien.  

Partager cet article
Repost0

Recherche

Archives