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3 septembre 2009 4 03 /09 /septembre /2009 15:14

par Louis Cornu

En mars 1980, à Talpiot, banlieue sud de la Jérusalem moderne, à proximité de l’ancienne Béthanie (qui correspond à l’actuel village Al-Izzariyya), fut découvert un tombeau taillé dans le roc et utilisé avant 70, qui contenait les ossements de trente-cinq personnes, dont dix sept à l’intérieur de dix ossuaires. Les restes humains furent remis aux religieux qui leur assurèrent une inhumation nouvelle, décente et anonyme, et les ossuaires, vidé de leur contenu, furent pris en charge par l’Autorité des Antiquités d’Israël qui les enregistra et les entreposa. En 1994, ils furent examinés par le professeur Rhamani qui, pour chacun, rédigea une notice.


Sur six de ces ossuaires, contenant 6 ou 7 squelettes, figuraient des inscriptions identitaires, dont on s’avisa en 1996 que les noms étaient ceux d’amies proches de Jésus (Marie, Marthe) et ceux des membres de sa propre famille (Joseph, Marie, Jude, José et … Jésus). En 2002, Tal Ilan les prit en compte dans son " Lexique des noms juifs " utilisés entre – 330 et + 200. En 2007, ils font irruption dans l’actualité médiatique grâce au film de S. Jacobovici Le tombeau perdu de Jésus.



Les noms suivants ont été relevés : 

Mariamane et (kai) Mara, Yehouda bar Yeshoua, Mathyah, Yeshoua bar Yehosef, Yosah, Maryah, et , curieusement l’ossuaire n° 80 509 avait disparu de l’entrepôt !

 
A priori, on pouvait penser que, si la famille de Jésus était assez riche pour posséder un tombeau creusé dans le roc, c’est aux alentours de Nazareth, en Galilée, mais non à Jérusalem qu’il devait se trouver, contenant les restes de Joseph, de plusieurs de ses ancêtres et de quelques uns de ses descendants. En revanche, on ne devrait pas trop hésiter à envisager que la tombe de Talpiot pût avoir appartenu à Lazare et ses sœurs, cette famille amie de Jésus qui, en 30, résidait à Béthanie et possédait à proximité de cette bourgade, un tombeau familial creusé dans le roc (Jn 11, 41).


Après 30, une partie de la famille de Jésus se fixa à Jérusalem ; sa mère y séjourna et son frère Jacques, y fut, jusqu’à sa mort en 62, le chef de la communauté de ses disciples, les nazôréens. Si des membres de cette famille étaient décédés à Jérusalem, entre 30 et 70, se pourrait-il qu’ils eussent été recueillis dans le tombeau familial de Lazare, Marthe et Marie … ne serait-ce qu’en raison de leur amitié avec Jésus ? C’est une éventualité qu’on ne peut évidemment pas rejeter …


Yehouda bar Yeshoua : Jésus aurait-il eu un fils nommé Judas ?

Si comme on le dit, Jésus est né en – 6 et s’il s’est manifesté au public juif après son baptême en 28, donc à 34 ans, il faut bien reconnaître que nous ne savons rien de sa vie entre 20 et 34 ans … sauf qu’il fut – assez vraisemblablement – un juif pieux, attaché aux commandements de la Tora. Or selon la Tora, tout juif mâle atteignant 20 aans doit prendre épouse et, avec elle, procréer le plus possible, pour assurer le développement de la pérennité du " Peuple élu ". On ne voit pas pourquoi Jésus n’aurait pas observé cette prescription … et, alors, on ne peut pas exclure qu’il ait eu épouse et enfant avant de commencer sa vie publique en 28.


L’existence d’un Judas, fils de Jésus de Nazareth, est donc tout à fait plausible, et, si ses disciples ensuite n’en ont rien su, c’est qu’ils avait décidé de n’en rien dire. Il faut bien reconnaître que, de son existence antérieure, il n’a rien révélé, hormis une " retraite au désert " dont il a succinctement expliqué la conclusion (Lc 4, 1-13).

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3 septembre 2009 4 03 /09 /septembre /2009 15:03
par Jean-Claude Barbier (suite de "les deux tombeaux de Jésus" et des articles précédents de la série "le tombeau de Talpiot"). Publié le mardi 3 juillet 07 par les Actualités unitariennes et transféré ici.

Nous sommes bien loin de l'histoire romancée du Da Vinci Code. Nous voici, avec des documents de base, en pleine archéologie, méticuleuse, mesurante, descriptive, avec dessins, plans et photos pour conserver  les moindre détails. Nous entrons dans ce tombeau qui est supposé être celui (le définitif) de Jésus et des membres de sa famille. 

La clef d'entrée (pas facile à trouver par les temps qui courent par suite de l'avalanches de textes lorsque l'on tape "Talpiot" sur un moteur de recherche !)  :
http://dsc.discovery.com/convergence/tomb/explore/media/tomb_evidence.pdf

Vous y trouverez le plan du tombeau, vues de haut et de profil, avec sa salle centrale et ses 6 niches latérales pour y loger les ossuaires, réalisé par l'archéologue israëlien Shimon Gibson lors de l'excavation du tombeau en 1980, un plan numéroté 938 ;

Le-tombeau-familial-de-J--sus----Talpiot--plan-de-Shimon-Gipson.JPG

le plan de la tombe dressé par Shimon Gibson en mars-avril 1980, à Talpiot, la vue d'en haut.

Les inscriptions sur  les ossuaires en hébreu, en araméen ou grec, dans un article de L. Y. Rahmani paru en 1994 dans un catalogue d'ossuaires : "A Catalogue of Jewish Ossuaires", Collections of the State of Israël

et les photos des ossuaires dans un article d'Amos Kloner "A Tomb with inscribed ossuaries in East Talpiyot, Jérusalem " paru dans 'Atiquot (Jérusalem), vol. 29 (1996), pp. 15-23.

vue de profil du tombeau supposé de Jésus et de sa famille, à Talpiot, par l'archéologue israëlien Shimon Gibson ; en bas, le symbole à l'entrée, placé en fronton (un chevron avec un point en son centre) - peut-être le premier symbole des judéo-chrétiens.

 

le-tombeau-familial-de-J--sus--coupe-de-profil.JPG

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3 septembre 2009 4 03 /09 /septembre /2009 13:26

par Jean-Claude Barbier (à la suite de l'article "ne boudons pas la tombe de la famille de Jésus à Talpiot" et des articles précédents de la série "le tombeau de Talpiot"). L'article présent a été publié dans les Actualités unitariennes du mercredi 27 juin 07 et transféré ici.

Talpiot se trouve entre Jérusalem et Bethléem, là où Luc nous dit que Joseph emmena sa famille pour le recensement. Dans ce cas Bethléem ne serait pas seulement qu’un lieu symbolique, une façon de nous dire que Jésus est bien de la lignée de David et donc éventuel candidat à la royauté, mais AUSSI une réalité historique concrète.


Le chevron qui surmonte l’entrée du tombeau, avec un point au milieu de sa base, intrigue. Ni le poisson, ni l’agneau, ni la croix n’étaient encore l’emblème des premières communautés. Pas de triomphalisme car le mouvement était naissant et pas toujours bien accepté (du moins certains éléments comme les " hellénistes " et Paul ne l’étaient pas du tout), mais néanmoins un signe bien distinctif car il s’agissait bel et bien d’une nouvelle secte au sens juif de l’époque, parfaitement repérable ne serait-ce parce que les chrétiens prolongeaient le sabbat par les agapes dominicales.


L’affirmation de la Résurrection, chez Pierre et chez Paul, a-t-elle occulté cette référence au tombeau de Jésus ? On en serait alors resté au premier tombeau, celui que Joseph d’Arimathie prêta (donc temporairement) à la famille éplorée et où aurait eu lieu l’événement miraculeux qui requinqua les disciples désemparés. Le culte des morts n’étant pas pratiqué par les juifs, le " vrai " tombeau de Jésus – le définitif – ne fit pas l’objet de pèlerinage et tomba dans l’oubli lorsque les hébreux durent quitter la ville en 135.


Les deux tombeaux ne sont d’ailleurs pas exclusifs l’un de l’autre : Matthieu (Mt 28, 15) ne nous dit-il pas que le bruit circulait en ville comme quoi les disciples avaient caché le corps de leur rabbi.

 
Mieux, chacun de ces tombeaux a laissé une trace archéologique ; pour le premier, le Suaire de Turin (qui, nonobstant une analyse au carbone 14 au résultat discordant, reste toujours l’énigme d’une empreinte corporelle " imprimée " sur un linceul de lin, et dont les traits correspondent en tout point au récit de la Passion), le tombeau de la famille de Jésus pour le second.

Au lieu de rejeter les travaux des uns et des autres, tous ceux qui s’intéressent à Jésus feraient mieux d’étudier ce qu’ils ont de concret sous la main pour mieux connaître le personnage historique auquel ils se réfèrent et de louer le Ciel d’avoir, enfin, des restes (probables) de l’être qu’ils aiment.  Lorsqu’on aime quelqu’un, ne cherche-t-on pas à mieux le connaître ?

Evidemment, certains croyants, sans doute masochistes, estiment que rien ne vaut la foi pure, ce grand acte de confiance aveugle dans des choses parfois fort mystérieuses pour notre raison, et qui ressemble à un saut de parachutisme dans le vide. Je me souviens d’un dominicain qui s’était réjoui fort bruyamment lorsque l’analyse du Suaire de Turin par le carbone 14 n’avait pas donné les résultats escomptés. C'était pour lui d'un grand soulagement. Il oubliait, dans son élan de foi sublime, que cette nouvelle donne n’annulait pas du tout les constats précédents et qu’on ne pouvait en revenir à la première hypothèse (facile) qui consistait à imaginer un brave peintre du Moyen Âge en train de s’échiner à peindre sur du tissu, à la commande, une vénérable relique. 

Fort heureusement, les faits sont là et têtus. Il nous faudra sans doute du temps pour arriver à les comprendre, mais le pire serait de les rejeter sous le prétexte qu’ils n’entrent pas dans les cadres habituels de notre époque. Avec la vitesse vertigineuse de nos techniques et connaissances scientifiques, l’avenir nous réserve assurément bien des surprises. Alors ne laissons pas passer les occasions d’avancer dans nos connaissances grâce aux traces archéologiques fussent-elles ténues et difficiles à déchiffrer. 

Voir nos articles précédents : "Y-a-t-il une affaire de la tombe de Jésus ?" (31 mai 07), "A Talpiot ou ailleurs, les ossuaires judéo-chrétiens sont classés ... sans suite" (31 mai 07), "Ne boudons pas le tombeau de la famille de Jésus à Talpiot" (27 juin 07).

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3 septembre 2009 4 03 /09 /septembre /2009 12:09

par Jean-Claude Barbier ( à la suite de l'article "à Talpiot ou ailleurs, les ossuaires judéo-chrétiens sont classés ... sans suite" et des articles précédents de la série "le tombeau de Talpiot"). L'article présent a été publié dans les Actualités unitariennes du mercredi 27 juin 07.

Que de critiques adressées à l’enquête de l’archéologue canadien Simcha Jacobovici ! Or ce dernier, contrairement à ses détracteurs de tout bord, ne ferme nullement les portes par des conclusions sans appel, mais au contraire les ouvre. Ce sont autant de pistes de recherche et le dossier est loin d’être clos. Encore faut-il que les commentateurs ne les ferment pas précipitamment par trop de prudence, par manque de passion, par dogmatisme aussi. Tout le monde y a été de sa plume, parfois avec une suffisance ... toute "pharisienne". 


Joseph d'Arimathie qui prêta son tombeau, sis à Jérusalem, pour y déposer le corps de Jésus le temps du sabbat (photo vue sur le site de l'Eglise orthodoxe celte).


Durant un siècle, jusqu’en 70 (prise de Jérusalem qui s’était révoltée et ruine du Temple), les Juifs ont adopté la coutume de caveaux familiaux creusés dans les falaises. On en a ainsi retrouvé pas moins de 900 lors des fouilles menées dans la banlieue de Jérusalem jusqu’en 1981. 20% des ossuaires portaient des inscriptions, dont ceux qui nous concernent ici.


Une chambre centrale dispose d’un lit en terre où l’on allonge le cadavre ; puis, lorsqu’il ne reste plus que ses os et qu’un autre cadavre est en attente, on dépose les os dans des ossuaires individuels, disposés tout autour dans des niches (appelées korim = four) avec, souvent, une inscription utilitaire sous forme de graffiti afin de les identifier. Certains sont ornés comme celui du Grand prêtre Caïphe.


Dans ce tombeau sis à Talpiot et qui pourrait bien être celui de la famille de Jésus, on a retrouvé 10 ossuaires disposés dans 6 niches. Bien que les prénoms aient été courants à l’époque (par exemple le nom de Jésus est inscrit sur 71 ossuaires), le fait qu’on puisse établir un lien entre les inscriptions de ces ossuaires et les personnages dont nous parlent les évangiles est assez troublant. Chacun de ces liens reste bien entendu à discuter, mais admirons quand même le beau tir groupé.

1 - " Yeshua bar (= fil de) Joseph " : çà commence bien puisque seuls 3 ossuaires sur les 900 répertoriés portent cette inscription ! Ici, elle est écrite en araméen.

2 - " Maria ", écrit en lettres hébraïques mais prononcé à la romaine – ce qui est rare - car en hébreu, c’est Myriam.

3 - " Matthia ", qui est un diminutif de Mattyaou = notre " Matthieu " ; c’est un nom fréquent de la famille de Jésus si l’on en croit la généalogie de Jésus selon Luc où il y a pas moins de 6 " Matthieu "

4 - " Josah ", diminutif de Joseph qui équivaut en français à José ; c’étaient les diminutifs qui, selon la loi juive, étaient utilisés pour les identifications funéraires ; or c’est ce diminutif que Marc utilise à propos d’un des frères de Jésus.

5 – " Mariamene e Mara ", Mariamene serait un diminutif de Myriam. C’est sous cette appellation que Marie-Madeleine de Magdala est citée dans les Actes de Philippe, écrit apocryphe certe tardif, du IV° , mais qui a pu reprendre une tradition orale antérieure. Mara renverrait à un titre équivalent de " seigneur " ; ce titre est conservé dans l’Eglise arménienne sous la forme " Mar ". L’inscription est en grec ; Magadala était une cité commerçante où l’on parlait le grec et l’araméen et les prénoms étaient revus en conséquence. Un grattage de la patine de l’ossuaire a permis une étude ADN qui, bien que limitée à cause des maigres restes qui ont pu être prélevés, n’en indique pas moins que cette " Marie-Madeleine " n’est pas consanguine à Jésus ; serait-elle donc alors épouse pour justifier de sa présence en ces lieux ?

6 – " Jehuda bar Jeshua " en araméen :  un fils de notre Jésus ? S. Jacobovici émet l’hypothèse que ce serait le " disciple bien aimé " dont parle Jean ; ce serait finalement à lui que Jésus s’adressa du haut de sa croix et non pas à Jean l’apôtre : " femme contemple ton fils ". Dès lors, on comprendrait mieux l’attitude familière de ce disciple qui, lors de la Cène, met sa tête sur la poitrine du maître (pour ceux qui ne sympathisent pas avec cette hypothèse, on peut en émettre une autre : une relation homosexuelle entre Jésus et l’un de ses disciples !). L’ossuaire a été décoré et laisse supposer que ce fils, sans doute tenu caché à cause des évènements, était l’espoir de la communauté.

7, 8 et 9 - sans inscription

10 – " Jacques fils de Joseph ", avec sans doute en rajout " frère de Jésus ". Il a été inventorié lors de la découverte du site, puis il est réapparu en octobre 2002 chez un collectionneur qui dit l’avoir acheté chez un antiquaire arabe quelques 10 ans auparavant, ce qui correspond bien à la date des fouilles, 1980. L’ossuaire était donc absent lors de la réouverture du tombeau par S. Jacobovici. La composition chimique de sa patine s’avère semblable à celle des autres ossuaires du tombeau.


Tout cela reste encore à étudier, mais nous avons là, indéniablement, une piste avec des éléments intéressants. Poursuivons là en toute sérénité et allons jusqu’au bout ! Si elle s’avère fausse, le monde ne s’en écroulera pas pour autant et il sera alors temps d’avancer une autre hypothèse. Ainsi va la connaissance scientifique loin des fureurs impulsives de ceux qui ne supportent pas les travaux, pourtant argumentés, des autres.


Voir aussi le point de vue de Michel Benoît sur son blog (en lien avec l’AFCU) :
La critique du film de James Cameron ", dimanche 17 juin 07, et " Le tombeau de Jésus, réalité ou supercherie ? suite ", vendredi 22 juin 07.

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3 septembre 2009 4 03 /09 /septembre /2009 11:58

par Jean-Claude Barbier (suite à l'article précédent "y a-t-il une "affaire" de la tombe de Jésus ?", dans la série "le tombeau de Talpiot"). Le présent article a été publié le jeudi 31 mai 07 dans les Actualités unitariennes.

Un ossuaire a été découvert en 1941 avec l’inscription gravée " Alexandre fils de Simon " sur un côté, à la craie sur un autre côté les deux noms l’un au dessous de l’autre (ce qui laisse supposer que les ossements des deux personnes citées ont été mis dans l’ossuaire), avec " Cyrène " sur le couvercle et, en prime, sur un côté, un chevron vert. Il se retrouve au fin fond d’un bureau universitaire de Jérusalem et aucun article n’a été publié dessus. Personne ne fit le rapprochement avec Simon de Cyrène (ville de la Libye antique) qui aida Jésus à se relever lors de sa chute sur le chemin du Golgotha. Braves universitaires peu émotifs !


Un autre ossuaire dans une nécropole judéo-chrétienne sous le monastère franciscain de la voie Dominus Flavit porte quant à lui l’inscription " Simon, fils de Jonas ", du nom avec lequel Jésus s’adressa à Pierre. Tout ceci sans qu’aucune conséquence n’en soit tirée : Pierre fut-il enterré à Rome ou à Jérusalem ?  Sur ce point, Michel Benoît propose une autre explication. Barjona était le surnom, en araméen, des zélotes ; l'inscription renverrait donc plutôt à l'un des Douze, Simon le Zélote (Mt. 10, 4).

Dans la même nécropole, un chevron et un point en son milieu est gravé sur un autre ossuaire. Que signifie le chevron ? Braves franciscains dormant sur les certitudes "traditionnelles" enseignées par leur Eglise !


Enfin, cette tombe familiale découverte à Talpiot en juillet 1980, avec 10 ossuaires dont 6 portent des inscriptions gravées : " Jésus fils de Joseph ", etc. Les archéologues ne bronchent toujours pas en disant que les noms de Jésus et de Joseph sont courant au 1er siècle. Certes, mais Jésus fils de Joseph l’est beaucoup moins : 3 fois sur les 900 ossuaires retrouvés dans les 4 km de rayon autour de Jérusalem.
 
L’archéologue de service qui patronna la fouille du site, Amos Kloner, le fit semble-t-il sans enthousiasme particulier puisque, dans son rapport de fouille (publié en 1996 soit 16 ans après !), il ne met pas cette inscription en rapport avec celles des autres ossuaires trouvés sur place. A chacun son ossuaire, ce qui est une aberration méthodologique puisque ceux-ci sont nichés dans des tombeaux de famille.

Mais où donc est la curiosité légendaire des scientifiques ?


ossuaire-de-Joseph--fils-de-Ca--phe.jpg

 l'ossuaire du Grand prêtre Joseph qui fit mettre Jésus à mort pour cause d'agitation politico-religieuse.

Joseph fils de Caïphe ", dont l’ossuaire fut découvert en 1990, en compagnie d’un autre " Caïphe " a, quant à lui, eu plus de chance : tombeau familiale immédiatement identifié comme celui du clan Caïphe et reconnaissance non contestée du dit ossuaire. Il jouit d’une exposition en bonne place au musée de Jérusalem – d’autant plus que son ossuaire est richement décoré comme le rang du défunt l’exigeait.

Pauvre Jésus, dont le mouvement naissant dût vivre clandestinement ...


A suivre dans un prochain message, " Ne boudons pas la tombe de la famille de Jésus "

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3 septembre 2009 4 03 /09 /septembre /2009 11:34

par Jean-Claude Barbier. Cet article est le début d'une série "le tombeau de Talpiot". Il a été publié le jeudi 31 mars 2007 dans les Actualités unitariennes et transféré ici.

L'entrée de la tombe familiale de Jésus à Talpiot, marquée d'un chevron et d'un cercle (symbole retrouvé sur des ossuaires judéo-chrétiens)

La diffusion par TF1, dans le cadre de son émission " Documents inédits " du mardi 29 mai, du film produit par James Cameron et l'archéologue isarëlien-canadien Simcha Jacobovici, sur le " tombeau de Jésus " fait l’effet d’un pavé jeté dans une mare.

Afin d’éviter les réactions ponctuelles (et émotives) sur tel ou tel fait ou interprétation, rappelons ici ce qu’est une hypothèse scientifique.

La recherche scientifique consiste en premier à réunir des faits dûment constatés, à les comparer à d’autres en les opposant ou au contraire en y voyant des proximités, à soupçonner des interrelations, des corrélations, des causalités, à les réunir en faisceaux, dans un ensemble qui peut prendre sens. 

C’est alors qu’on esquisse une hypothèse qui rend compte de l’ensemble des faits jusqu’à présent connus sur un sujet donné et ainsi réunis. Celle-ci sous entend une première explication et, au-delà, renvoie à une problématique qui, elle, peut-être commune à plusieurs sujets plus ou moins proches.

Le pire à éviter c’est d’écarter des faits sous divers prétextes : je n’étais pas présent moi-même et je doute du témoignage des autres ; ce n’est pas un fait reproductible (eh oui en sciences humaines c’est comme çà !), je n’y crois pas à priori car ce n’est pas "rationnel" (cela n'entre pas "tout naturellement" dans les cadres jusqu'à présent connus), je n’avalise pas les découvertes déjà faites et leurs interprétations par doute sur le sérieux de ceux qui les ont faites, etc. 

J’y ajoute, car nos milieux scientifiques sont bien humains : je suis jaloux du travail des autres, je n’ai pas saisi l’enjeu de la découverte et cela m’est passé sous le nez (eh oui ! certains manquent de flair – disons d’intuition).


Et puis, on a le droit aux banalités : une probabilité même très forte n’est pas une preuve décisive (l’archéologue Amos Kloner), " vous reviendrez me voir lorsque vous aurez une preuve irréfutable " (Mgr. Di Falco, évêque de Gap, lors de l’émission), etc. 

Il est de bon ton de nos jours de jouer les sceptiques sinon les blasés, d’exiger du 100 % (ben voyons, comme si c'était un évènement contemporain !), mais est-ce là une attitude bien scientifique ? On parlait naguère de la fièvre de la recherche ...  

Qu’un archéologue du style Indiana Jones et qu’un cinéaste célèbre viennent mettre leur nez dans la chasse gardée des archéologues et des institutions qui se contentent de collecter et de conserver, et voici que la fourmilière est toute en émoi ! 

Les unitariens mettent la science en avant, sont partant pour toutes les découvertes (y compris et surtout celles qui dérangent nos certitudes bien établies), et sont fort aise qu'on puisse avoir, enfin, des documents archéologiques sur Jésus et son entourage.
 

en tout cas, à suivre avec grande et curieuse attention

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