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8 juillet 2014 2 08 /07 /juillet /2014 07:00

Didier Long vient de publier (le 19 juin 2014) "Jésus l'homme qui aimait les femmes" aux Nouvelles Editions François Bourin, coll. "Compact", 260 p, 16 euros.

 

didier_long_jesus_et_les_femmes.jpgMessage de l'auteur (du 7 juillet 2014) - C'est un livre complètement nouveau sur le rapport de l’homme Jésus avec les femmes. J’y envisage Jésus comme un simple enseignant du premier siècle de notre ère et essaie de comprendre son étonnante proximité avec ses disciples femmes. J’ai essayé de rouvrir le dossier de manière complètement renouvelée à partir de la littérature juive (Talmud de Jérusalem) et gréco-romaine (ex : Ovide, l’art d’aimer) sur la femme.

Voilà mes conclusions : l’idée de perfection du corps de la femme, celle de sa liberté individuelle, de la monogamie, de la vision égalitaire du couple humain, et de la spiritualité de l’amour à laquelle nous croyons sont directement issues de la vision multimillénaire juive qu’a enseignée l’homme Jésus.

Cet idéal révolutionnaire juif a, via le christianisme, subverti de l’intérieur le modèle du couple gréco-romain où la domination des sexes exprimait la puissance du mâle et de l’Empire. Il forme la trame mentale de l’art d’aimer en Occident.

C’est sans doute mon livre le plus radical.

 

Présentation par l'éditeur - "Aux origines judéo-chrétiennes du féminisme" - L’enjeu : Jésus le rabbi (« l’enseignant »), que nous décrivent les Evangiles, est suivi par ses disciples sur les routes poussiéreuses de Galilée. Fait inouï pour l’époque, et mal connu, le petit groupe nomade est aussi composé de femmes seules. À la lumière de nombreuses sources juives, évangéliques et historiques, Didier Long éclaire les relations féminines de Jésus sous un jour nouveau et livre ici des conclusions inattendues. L’idée de perfection du corps de la femme, celle de sa liberté individuelle, de la monogamie, de la vision égalitaire du couple humain, et de la spiritualité de l’amour à laquelle nous croyons sont directement issues de la vision juive multimillénaire qu’a enseignée l’homme Jésus. Cet idéal révolutionnaire, via le christianisme, a subverti de l’intérieur un monde gréco-romain brutal où la domination des sexes exprimait la puissance du mâle et de l’Empire. Surtout, il a profondément influencé nos manières d’aimer. Décapant et radical.

 

Préface - Lorsque les éditions François Bourin me suggérèrent au cours de l’année 2007 d’écrire un livre sur Jésus, je leur proposai une étude et sur son « rabbinat » singulier et sur son rapport aux femmes. Ce double thème me semblait résumer mes deux décennies de recherches et lectures sur ce fascinant personnage que moi, l’ancien moine bénédictin et bibliste, j’avais découvert à l’âge de 16 ans. Plus tard, au monastère de La Pierre-Qui-Vire, je me suis imprégné de l’enseignement du frère Matthieu Collin et de son ami Pierre Lenhardt, pionniers des études juives en terre d’Israël auprès de maîtres du talmud comme Ephraïm Urbach à l’Université hébraïque. Cet enseignement n’était pas tombé dans l’oreille d’un sourd. J’ai publié une première version de ce texte intitulé Jésus, le rabbin qui aimait les femmes. Sans m’en apercevoir avec clarté, mon sujet couvrait trois domaines : Jésus rabbi juif de Galilée, sa relation étonnante avec les femmes, l’embryogenèse du premier judéo-christianisme. Autant de questions dont les réponses m’ont peu à peu transformé. C’est ainsi que j’écrivis Jésus de Nazareth juif de Galilée (2011), puis L’invention du christianisme (2012) sur le déploiement du christianisme dans le réseau des synagogues juives et le divorce et l’excommunication réciproque des jumeaux juif et chrétien consommé seulement au IVème siècle. Enfin, avec le psychanalyste Gérard Haddad, j’ai analysé avec Tu sanctifieras le jour du repos (2012), la survivance de la pratique juive du shabbat dans l’empire romain jusqu’au Ve siècle. Pour une raison que je ne m’expliquais pas, et qui fut et reste sans doute mon moteur intime, les origines juives du christianisme m’attiraient comme un aimant. J’avais l’impression d’une dette vis-à-vis du judaïsme mais aussi des « femmes de Jésus », car « sans elles nous aurions perdu notre mémoire » écrivais-je au début de ce chemin.

 

Je ne croyais pas si bien dire. Je ne fus pas déçu par la suite. Car de séjours en eretz Israël en recherches historiques et talmudiques, se dessinait un tout autre homme : un simple maître juif pharisien de Galilée, shomer shabbat, assassiné comme tant d’autres par le pouvoir romain, à l’aube de notre ère, pour le simple crime qu’il était juif. Un « Jésus cacher » assez éloigné du visage déformé par deux millénaires d’antisémitisme. Et plus je fréquentais ce juif attachant, plus je comprenais son enseignement sincère non plus à la lumière des dogmes chrétiens mais du Talmud, plus je fréquentais intellectuellement puis physiquement dans le shabbat, les fêtes et le culte, ce judaïsme qui m’attirait plus je me convainquis de cette idée : « Jésus est juif, le christianisme est une spiritualité sémite… Tu es juif ». Étonnante conclusion que ne peut pas comprendre un chrétien. Pensez : beaucoup sont descendus du Sinaï pour monter à l’Olympe, ont quitté Jérusalem pour Rome ou Notre Dame de Paris. J’ai effectué le chemin exactement inverse, un chemin relativement peu fréquenté… J’ai rencontré sur ma route un personnage extraordinaire directement sorti d’un conte juif, le rabbin Haïm Harboun. Né dans le Mellah de Marrakech dans les années 30, il est un vrai maître de la halakha (corpus des traditions, prescriptions et coutumes nommé « loi juive »). Plusieurs fois docteur des universités en France, diplômé de linguistique hébraïque de l'Université hébraïque de Jérusalem et de littérature rabbinique, parallèlement rabbin depuis 58 ans… cet homme m’aida avec affection à faire le point dans ce désert intellectuel et spirituel où je m’étais hasardé. Les coïncidences de la vie ont alors fait que j’ai découvert parallèlement les origines juives de ma femme et mes probables origines marranes de Corse (convertis au christianisme, le plus souvent sous la contrainte). Nous nous sommes mis en route vers qui nous étions. En profondeur. Comme un arbre assoiffé pousse ses racines vers la source. Nous sommes simplement des juifs en train de retrouver leur judaïsme mais aussi de mieux comprendre ce qui est arrivé avec le christianisme.

 

Depuis, dans mes recherches et mes lectures, au hasard des rencontres, je retrouve des indices, des silhouettes, des mots de ces femmes puissantes qui ont accompagné Jésus jusqu’au bout, sans faiblir, et qui m’avaient marqué, soutenu, inspiré de leur foi indéracinable. C’étaient finalement ces mêmes femmes qui m’avaient transmis une sorte de christianisme marrane de Corse. La hessed, la tendresse, dans un monde brutal. C’est même cette source féminine qui, au fond du christianisme, m’a toujours attiré. « dans le monde entier, on racontera, en souvenir d’elle, ce qu’elle a fait » proclame le récit de l’évangile où une femme oint Jésus avec un parfum de grand prix. En effet, sans elles, nous aurions perdu notre mémoire. Je règle une dette en leur dédiant ce livre. D.L, Jérusalem, novembre 2013.

 

Table des matières - 1. Les impures ; 2. Entre Rome et Jérusalem ; 3. Polygamie et lapidation ;  4. De l’amour ; 5. « Tes lèvres distillent le miel, ma fiancée » ; 6. Les barrières de sainteté ; 7. L’accouplement ; 8 - Le Dieu androgyne ; 9. « Qu’il me baise des baisers de sa bouche » ; 10. La Samaritaine au bord du puits ; 11. La femme divorcée, selon Jésus ; 12. Célibat et maternité ; 13. Seules restèrent les femmes ; 14. Femmes dans le monde gréco-romain ; 15. La transmission féminine du message ; 16. Rabbi Paul et l’affaire du voile de Corinthe ; 17. Sabbataï Tsevi, l’autre messie qui aimait les femmes ; 18. Conclusion. En mémoire d’elles ; 19. chronologie.

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