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25 septembre 2011 7 25 /09 /septembre /2011 19:30

suite des articles précédents et fin


Avec les cultes à mystère, celui de Déméter puis celui de Dionysos, etc., va se développer, ce que l’on appelle l’orphisme où les fidèles sont invités à participer à la résurrection de leur dieu (Dionysos ressuscité après avoir été mangé par les Titans, et sortant sa mère des Enfers), à se purifier (lors des Grands mystères d’Eleusis, les adeptes se purifient dans la mer, et font retraite et jeûne). L’orphisme repose sur les philosophies pythagoricienne, platonicienne, puis néo-platonicienne, et rassemble diverses doctrines professant l’immortalité de l’âme et la succession de cycles de réincarnations jusqu’à la purification définitive. Les cosmogonies orphiques postulent une unité originelle, d'abord brisée, ensuite virtuellement restaurée sous le règne de Dionysos. « Ce thème central de réunification, de reconstitution, ou de réconciliation, relie ces diverses cosmogonies au mythe orphique fondamental de Dionysos » (Jacques Prévost, lien). Du chaos, on aboutit à un ordre divin éternel dirigé par Zeus.

Mieux, l’orphisme professe que nous avons une part de divin en nous, que nous sommes donc capables de choisir le Bien et le Beau et d’accéder à l’immortalité par le salut de notre âme. C’est le mythe de Zagreus, première incarnation de Dionysos, qui jette les bases de cette perspective :


« Plus tard Éros offre l'empire du monde à Zagreus. Jaloux et révoltés, les Titans s'emparent de lui et le dévorent. Zeus les foudroie, et de leurs cendres naissent les hommes, gardant en eux une parcelle du dieu dévoré. Dans une autre version, c'est Perséphone qui conçoit Zagréus. Poursuivi par la jalousie de Héra, Zagréus revêt plusieurs apparences. Sous la forme d'un taureau, il est dévoré par les Titans, mais la déesse Pallas réussit à préserver son cœur. Zeus foudroie les Titans et absorbe le cœur de son fils qui, régénéré, devient Iacchos, identifié à Dionysos. Perséphone interdit alors que l'homme gagne un jour le monde divin, le condamnant à errer sur Terre de vie en vie, en oubliant son origine divine. Une partie des cendres des Titans a donné aux hommes la capacité de faire le mal, mais l'autre moitié, porteuse de la divinité de Dionysos, leur confère une étincelle d'amour. L'Orphisme professe donc que l'homme a deux parts en lui, l'une proprement divine, dont le souvenir permet d'accéder de nouveau au monde divin, et l'autre d'audace, de révolte et de liberté, héritée des Titans, qui lui permet de braver l'ordre établi.


L'Orphisme propose aux fidèles des rites mystiques, des suites d’initiations, et des règles ascétiques de vie. Les adeptes sont opposés à toute violence. Végétariens, ils ne consomment aucune chair. Á travers sa double naissance, mortelle par sa mère et divine par son père, Dionysos apporte l’énergie sacrée à la nature ordinaire. Chaque année, il entre en cortège dans la cité grecque qui l’accueille avec des fêtes bruyantes et colorées. Il se manifeste différemment dans les Mystères extatiques accessibles aux seuls initiés. Les diverses légendes concordent. Dionysos ressuscité est ainsi né deux fois, ce qui est aussi son nom. Les hommes naissent des cendres des Titans foudroyés. Leur nature est donc animale et matérielle, mais ils recèlent en leur âme une parcelle du Dieu dévoré. Dans le système théogonique des adeptes d’Orphée, six générations divines se succèdent en bouclant sur elles-mêmes. Phanés, (la Lumière originelle), Fils de Zeus et de Métis, est le premier roi des Dieux, suivi de Nuit, d’Ouranos, de Kronos, et de Zeus, (prononcé Deus par les Romains et par nous-mêmes). Celui-ci remet enfin son pouvoir au fils, deux fois né, Dionysos, lequel est aussi le retour eschatologique de Phanés, le Lumineux des origines. Au delà de ses aspects cycliques, l'Orphisme propose un mythe universel de salut permettant au fidèle de sauver son âme divine. En cela, il annonce le Gnosticisme. » (Jacques Prévost, lien).


Le christianisme des inspirés


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C’est par une effervescence collective, celle de la Pentecôte (Ac 2, 12-13), que les Douze se font apôtres, annonciateurs de la Bonne nouvelle, et donneront corps à une voie juive eschatologique, les nazôréens (voir Michel Lucciani, « Jésus : de Nazareth, le Nazôréen, le Nazaréen ? », dans les Etudes unitariennes, lien). C’est par une vision de Pierre que les païens convertis seront dispensés des interdits alimentaires du judaïsme (Ac 10, 3-16), c’est par une transe de païens craignant Dieu que ceux-ci auront droit à l’accès au baptême (Ac 10, 44-48). La nouvelle Voie renoue manifestement avec le prophétisme du temps d’Elisée (2 R 2-13, sous le règne du roi Joram d’Israël, 852-841 av. J.-C.). Jésus avait prévenu le pharisien Nicodème : l’homme doit renaître à l’esprit qui vient d’en haut (Jean seul, 3, 1-21). Le christianisme naissant va infailliblement rencontrer les inspirés des cultes à mystères.


Avec les écrits johanniques, qui se terminent en apothéose par l’Apocalypse de Jean de Patmos (Ap 1, 9) – le livre des révélations – la porte est ouverte. A partir de la Phrygie, s’inspirant explicitement de ces écrits, le montanisme se développe au IIème siècle, autour d’un prophète et de femmes de son entourage (voir dans les Etudes unitariennes notre dossier sur le montanisme face au christianisme épiscopal, lien).

fin

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